Embruns morbihannais
Aujourd'hui, le ciel est couvert, la lumière pâle et froide. Alors, comment vais-je pouvoir vous émerveiller ? Seule condition, être émerveillée moi-même ! Si la lumière est fondamentale, la poésie l'est davantage.
Et la poésie est là, partout, dans les embruns, les vagues et le ciel. Sous mes pieds, je sens la terre fragile et le granit sans âge : il me semble percevoir la pulsation du temps. Devant moi, l'océan s'ouvre en vert et bleu jusqu'à l'horizon : je ressens la présence de l'infini, posée là comme une force immense et insondable.
Au pied des rochers, les vagues se brisent inlassablement dans un fracas d'écume blanche. C'est à la fois magnifique et envoûtant. Flux, éclatement et reflux. Chuchotement, grondement, explosion, crépitement. Dans un rythme éternel.
Les goélands. Ils vont et viennent au gré des vents, et participent au concert de la vie. Ailes largement déployées dans le ciel, ils me font rêver : voler et découvrir d'en-haut les paysages de la Terre ! Ah...
En haut des rochers, des petites plantes trouvent de quoi s'épanouir. Granit, sel, vent, chaleur : elles se sont adaptées, et fleurissent l'impossible.
Issus des fonds du temps, d'énormes galets reposent sur le sable. Massifs, lourds, immobiles. Face à l'eau fluide, bondissante, insaisissable. Ils me parlent de l'ancrage à la terre, d'attente et de silence. Ils fondent la puissance du moment présent.
Le soleil et les nuages jouent en ombres et lumières. Coulant d'une trouée du ciel, un rayon d'argent frissonne sur l'eau bleue : c'est magnifique !
Dans les embruns, j'ai trouvé plus que de l'eau et du sel...