Une bouffée de légèreté
Le ruisseau boursoufflé court, bondit, cavale, cabriole, comme ivre des dernières pluies. Je suis fascinée par l’eau changeante, tantôt noire et fluide quand elle coule à sa guise, tantôt blanche et écumante, quand elle surmonte un obstacle.
S’étirant vers le ciel dans une majestueuse nudité, les arbres ruissellent de lumière dorée. Comme toujours, leur beauté m’embrase le cœur, et je passe un moment à vagabonder de cime en cime, comme une enfant au pays des merveilles.
S’épanouissant en boules de toutes tailles, le gui offre ses perles blanches aux grives draines et aux fauvettes à tête noire.
J’aperçois un troglodyte. Posé sur un arbre couché à terre, il regarde tout autour de lui, sans déceler ma présence, puis entame sa chanson, des trilles hautes et claires.
Partout le lierre abonde, mûrissant patiemment ses fruits, qui seront dégustés par les oiseaux à la fin de l’hiver.
La mousse et le lichen se promènent sur les écorces, tels des artistes vagabonds étoilant leur chemin de vert et d’argent.
L’hiver a la mauvaise réputation d’être triste et austère, mais en fait je le trouve généreux à sa manière, car à y regarder de plus près, il recèle de nombreuses merveilles. Il nous invite à aller au-delà de la surface des choses, de nos a priori.