Un étonnant cœur à cœur
Ralentir. Un besoin vital.
Ralentir pour ne pas succomber au stress, à la vitesse, à la tension.
Casser les barreaux de cette cage immatérielle dans laquelle la société nous enferme : l'urgence. Tyrannique et délétère.
Aller à contrecourant.
Pour ne pas étouffer, ne pas flétrir.
Broder un contrepoint en marchant à petits pas, dans la lenteur.
Ouvrir la cage et t'offrir le temps de prendre le temps.
Respirer de tout ton être, des orteils aux cheveux.
Tu ralentis, en invitant le silence dans chacun de tes pas, dans ta tête.
Sous tes pieds, tu sens la souplesse du sol, le moelleux des feuilles mortes. Douceur.
Ecouter, voir sentir.
Le doux pétillement des feuilles qui tombent en tournoyant et se posent au sol dans un chuintement presque imperceptible. Légèreté.
L'odeur mouillée de la terre, des feuilles en décomposition, et le parfum frais du ciel bleu ruisselant le long des arbres. Quiétude.
T'arrêter. Et ressentir. Pleinement. Totalement.
Avoir la surprise de voir un rouge-gorge se poser tout près de toi.
Savourer ce face à face. Qui s'épanouit.
Vous vous regardez. Expectative : que va faire l'autre ? Le courant passe, on dirait !
Un second rouge-gorge, tout près aussi.
Nouvelle rencontre.
Il y a toi, lui, et tout le reste. Les arbres, le ruisseau, le ciel...
Dans un étonnant cœur à cœur.
Intimement connectés.
Tu as changé de temps, tu es au présent.
Au Présent de la Vie : cadeau.
Promenade du 27 novembre 2020