Lumière de fin d'automne
Midi. Les nuages gris ont disparu et le ciel est éclatant d'azur ! Je laisse tomber les activités en cours, enfile mes chaussures et attrape mon appareil photo : hop, direction l'Ecoute s'il pleut ! Qui sait combien de temps durera cette éclaircie... J'ai appris au fil du temps, grâce à la météo, que le bon moment c'est souvent maintenant.
Une lumière magnifique baigne le petit bois. L'atmosphère est paisible, presque endormie, malgré quelques gazouillis d'oiseaux. J'ai l'impression que la respiration de l'automne s'est ralentie, s'est approfondie, en allant chercher sa source plus loin dans la terre.
Deux corneilles saluent mon arrivée d'un croassement d'alerte. Bonjour à vous aussi !
Sur les saules et les peupliers dénudés, les boules de gui se font joyeuses, resplendissant d'un nouvel éclat, dans l'attente de l'hiver dont elles seront les reines.
Le feuillage des chênes a pris une superbe teinte caramel doré. Une symphonie lumineuse !
Chez les ronces, seules quelques feuilles rougissent. Des excentriques sans doute, car les autres resteront vertes l'hiver durant.
Les arêtes plumeuses des akènes de clématite s'illuminent de chaque rayon de soleil. Quand je les regarde, je ne peux m'empêcher d'imaginer des petites fées attendant l'envol ...
Sur les branches, quelques feuilles éparses palpitent encore sous la brise imperceptible, tandis que d'autres, arrêtées dans leur chute, restent accrochées comme des petits lampions solitaires.
Par terre, c'est un festin somptueux de couleurs automnales. Le brun doré des feuilles de merisier, le vert teinté de pourpre de celles du noisetier, le brun mordoré de celles des chênes, le jaune doré de celles des platanes, le vert vif du lierre et des potentilles.
Au milieu des feuilles de cornouiller déjà noircies par la décomposition jaillit un fragile bouquet de champignons blancs. Ombre et lumière, vie et mort œuvrant ensemble.
Oubliées sur une feuille de chêne, quelques gouttes de pluie brillent discrètement. Existe-t-il trésor plus délicat ?
Les aubépines, les pyracanthas, les cotonéasters croulent sous l'abondance de leurs jolies baies rouges.
Sur ce chemin brodé de vert, de brun et de rouille, d'or et de pourpre, débordant de merveilleux petits riens, j'ai goûté avec délices, avec bonheur, la douce lumière de cette fin d'automne.
Reportage du 10 décembre 2020