Quand le mental tricote
Je n'en peux plus.
J'ai le mental qui tricote dans tous les sens, sans interruption. De la seconde où j'ouvre un œil, à la seconde où je m'endors. Je trouve toujours de quoi tricoter : les choses à faire, le devenir et la santé de mes proches, le passé, l'avenir...et en ce moment, le virus déferlant sur la planète, chambardant nos habitudes, nous confrontant à la maladie et à la mort, nous posant des questions existentielles...
STOP ! Mes pensées tournent en rond, c'est épuisant, et ça n'avance à rien. J'ai besoin de sortir de ma prison mentale, de me calmer. De me ressourcer. Alors direction l'Ecoute s'il pleut pour un bain de nature.
Dès l'orée du petit bois, je dépose mon fardeau mental. C'est comme ça à chaque fois, ça se fait tout seul. Je n'ai plus rien à faire, plus rien à penser. J'ai l'impression de mieux respirer, de m'ouvrir comme une fleur. Comme si je m'élargissais à ce qui m'entoure.
Je suis accueillie par un nuage de cerfeuils sauvages et par le parfum des aubépines en fleurs. Tout de suite, je me sens apaisée.
La lumière est belle, emplie de douceur.
Le bourdonnement des insectes est rassurant, comme un bruit de fond familier. Voici une mouche à damiers, un syrphe et un bombyle.
Je goûte aussi le silence, celui des papillons et des fleurs.
La présence des arbres est amicale, réconfortante. Je me sens bien.
Quelques coassements s'élèvent du bord de l'eau...Je m'approche à pas de fourmi et découvre une jolie grenouille verte. Une autre, étalée à la surface de l'eau se prend pour une feuille dérivant au gré du courant. Sur l'autre rive, les batraciens s'entassent pour profiter de la tiédeur du soleil.
Un bel agrion (aussi surnommé Demoiselle) pose une petite touche de bleu sur les feuillages de la berge.
Un papillon de nuit est venu visiter le jour, nous nous saluons, curieux l'un de l'autre.
Je repars, le pas serein, le cœur en paix, l'âme emplie de beauté, prête à vivre une très belle journée.
A chaque fois que mon mental reprend son tricot, je vais dans un coin de nature puiser un peu de paix. Et j'espère vraiment très fort, que peu à peu, jour après jour, la paix gagnera sur le tricot …
Promenade du 27 avril 2020