Cueillette hivernale
Ce matin, grand ciel bleu ! Hop ! Je bondis dans mes chaussures, je m'enroule dans mon écharpe, et me voilà partie vers les étangs. Il fait froid, le soleil brille, c'est un jour d'hiver comme je les aime.
Drapée dans le reflet des arbres nus, l'Essonne ondoie, ondule, frémit, frissonne.
Sur l'eau, un cygne se repose, la tête cachée sous une aile.
Je découvre les premières véroniques, à peine écloses, encore figées sous la morsure du froid matinal.
Plus loin, quelques lamiers batifolent au soleil.
Sous la brise, les dernières feuilles du chêne bruissent discrètement.
Paré de grosses boules de gui, le grand saule domine les étangs.
Sur les noisetiers, les chatons mâles aux écailles dorées pendulent gracieusement, tandis que les discrètes glomérules (fleurs femelles) ouvrent leurs stigmates rouges.
Leurs cousins, les aulnes glutineux, exposent quant à eux leurs bourgeons et chatons pourpres aux côtés des strobiles de l'été dernier.
Je suis le chemin forestier qui me promène dans le bleu du ciel. La lumière est magnifique. Elle ruisselle sur les arbres nus. Je m'en emplis, je m'en nourris.
Deux hérons passent dans le ciel, se poursuivant en criant. Tout près, un pic tambourine sur un tronc sec pour marquer son territoire. Sur l'étang, des mouettes se chamaillent bruyamment. Le clocher du village sonne midi, il est temps d'achever la promenade. Je repars chez moi avec des pétillements plein les yeux, le cœur joyeux.
Promenade du 6 février 2023