Il suffit parfois de regarder par terre
« Le bout du monde et le fond du jardin
contiennent les mêmes merveilles. »
Christian Bobin
Le monde est grand. Infiniment grand.
Rempli de merveilles. Infiniment grandes.
Plus ou moins à portée de main.
Comme l'Everest, l'aurore boréale, les séquoias de Yellowstone, les éléphants d'Afrique ou les falaises d'Etretat.
Dans ce monde infiniment grand, me voici poète explorant l'infiniment petit, les sens à l'affût, explorant chaque brin d'herbe, chaque petit caillou.
Je n'ai pas vu d'aurore boréale au pôle Nord, mais j'ai admiré l'éclat solaire d'un pissenlit d'automne, émergeant goutte à goutte du givre nocturne, puis s'étirant dans la tiédeur du jour.
Je n'ai pas côtoyé les grands éléphants d'Afrique, mais j'ai rencontré un syrphe ceinturé, magnifique dans son costume de guêpe, les ailes scintillantes et gracieuses.
Il fouillait le pissenlit à la recherche de nectar, et la fleur riait d'être ainsi chatouillée.
Je ne suis pas allée au bout du monde, non, juste au fond de mon jardin.
Pour s'émerveiller, il suffit parfois de regarder par terre, juste devant sa porte ...
Récolte du 20 novembre 2019