Pas plus que l'épaisseur d'une ombre
Régulièrement, je me laisse rattraper par les habitudes et la facilité, la lassitude et le doute,
je les laisse m'alourdir, m'engluer, me vider.
J'oublie quelque temps de m'émerveiller à chaque aube,
de respirer pleinement la vie et sa beauté.
Je deviens chagrin et inquiétude,
je me sens abattue, écorchée,
plus morte que vive.
Aveuglée par le doute, je me perds dans mes ombres.
Et puis quelque chose se passe,
un murmure se pose sur moi,
m'invitant à retrouver le chemin de la joie.
Chaque fois, je l'écoute et je le suis,
comme le marin suit son étoile,
parce que tout au fond de moi je sais que c'est là que j'ai envie d'être,
dans la confiance, dans cette foi inébranlable en la Vie.
Ce murmure je voudrais le faire devenir chant
et qu'il brille en moi comme un soleil invincible.
J'ai envie de le vivre à jamais.
Régulièrement je tombe, puis, je me relève.
Il y a en moi une force extraordinaire qui fait que
la plus noire de mes ombres m'ouvre une fenêtre d'envol.
Merci à ma petite flamme intérieure si résistante et opiniâtre...
Parfois il n'en faut pas plus que l'épaisseur d'une ombre pour passer de la confiance au doute. Mais l'inverse est aussi vrai : il n'en faut pas plus qu'une note de lumière pour laisser jaillir la vie ...
Rêverie du 21 septembre 2022