Le jardin des roses oubliées
Une roserais abandonnée. Les saisons sont passées, soleils d'été et vents d'automne, gels d'hiver et éclats de printemps. Éparpillées par le temps, les oiseaux et le vent, des graines de vie ont germé. Cornouillers, ronces, pruniers, merisiers, clématites, sureaux se sont invités et bondissent ça et là dans une liberté joyeuse.
Je pénètre avec précaution dans ce fouillis végétal. Des rosiers brouillonnent le paysage de cascades de fleurs.
Roses à la robe toute simple.
Roses aux ourlets dansants parés de crème et de rose.
Roses aux pétales ajustés, exposant leur beauté sous les feux du soleil.
Roses invitant les butineurs à déguster leur nectar.
Je me sens comme une archéologue découvrant les vestiges d'un site enfoui sous le passage des saisons. Les hommes ont planté et sont partis, les roses sont restées. Plus personne ne vient les saluer, prendre de leurs nouvelles, célébrer leur beauté. C'est le jardin des roses oubliées...
Alors, avant de partir, je pose la main sur mon cœur, et du fond de ma tendresse, je leur adresse un « merci ».
Dans notre jardin, ou notre rue, il y a toujours une rose, une fleur à saluer, à remercier. Les fleurs embaument notre planète, sachons nous en réjouir et les en remercier...
« Il ne faut jamais écouter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer. La mienne embaumait ma planète, mais je ne savais pas m'en réjouir. » Le Petit Prince, Antoine de Saint Saint-Exupéry
Récolte en vrac du 22 mai 2019