Parenthèse

Oppression.

Sensation de noyade imminente.

Il est urgent que je me retrouve.

Que je ralentisse.

Que je reprenne mon souffle.

Maintenant.

Je m'offre une parenthèse.

Ici, dans les ces bois, où je me sens chez moi, où la contemplation d'une fleur, d'un papillon me ramène à la paix intérieure.

Le souffle est là, dans l'ouverture...

Je me laisse inviter, accueillir par ce petit coin de nature.

Je laisse le contact se faire, s'épanouir.

Debout, immobile, sous le couvert des arbres, je prends conscience de mon corps tout entier : mes pieds solidement ancrés au sol, mon visage caressé par la brise, mes bras le long de mon corps, ma colonne vertébrale qui me tient droite, tous mes os et mes muscles.

Chaque fibre de mon être.

Je m'installe dans cette perception, cette écoute.

Je reviens en moi.

Mes sens semblent plus aiguisés. Les odeurs, les sons, les couleurs, sont plus intenses.

J'ai l'impression que l'air pétille autour de moi, il sent le bleu du ciel, la lumière dans les feuillages, la pluie des derniers jours. Il pulse, il vibre, il danse, c'est magnifique ...

J'inspire, j'expire avec délices.

Incroyable sensation que celle de se sentir appartenir à l'univers, comme une partie d'un grant Tout, comme un atome relié à tous les autres atomes existants.

Je m'ouvre au monde, et je deviens monde.

En moi vivent la fleur, le ciel, l'arbre et l'oiseau. La Terre et ses habitants. Le soleil et les étoiles.

En moi, l'univers tout entier.

Le souffle de la vie.

Instant de grâce.

Précieux.

Merci.

                                     Promenade du 2 juillet 2021